D’où qu’ils viennent, qui qu’ils visent, tous les actes de racisme doivent être condamnés avec la même force.
Le crime odieux perpétré au Puget sur Argens par un individu se revendiquant ouvertement d’extrême droite nous rappelle que ce sont les discours de haine instillés dans l’opinion par des (ir)responsables politiques qui arment les bras des plus fanatiques.
Depuis son élection en 2014 sur fond de rejet de la population arabo-musulmane, le maire de Cogolin, Marc Etienne Lansade, n’a eu de cesse d’infuser goutte après goutte, comme un poison, son idéologie haineuse dans les esprits : interdiction de danses orientales, exclusion de forains maghrébins du marché, refus de marier une ressortissante algérienne, censure de la chanson « Aicha » d’un projet scolaire, autre censure d’un projet d’animation sur le thème des différences… Le tout sur fond d’identitarisme religieux et de nationalisme anti européen.
Jouée de manière insidieuse, cette petite musique gagne progressivement les mentalités, dans une forme d’accoutumance. Ceux qui au début disaient : « je ne suis pas raciste, mais… » sont devenus moins décomplexés : « il y en a vraiment trop, il faut les renvoyer chez eux ».
Ce processus de banalisation du racisme opère au niveau local, mais malheureusement aussi aux échelles régionale, nationale, européenne et mondiale.
Lutter contre cette accoutumance, c’est bien sûr condamner sans ambiguïté l’odieux assassinat du coiffeur tunisien du Puget. C’est condamner chaque acte de haine commis envers toute personne en raison de son origine, de sa religion ou de ses idées.
Contre la banalisation, il faut dénoncer et combattre quotidiennement les propos et les actes des représentants politiques qui attisent les passions haineuses. Dénoncer aussi ceux qui par calcul électoral à court terme reprennent à leur compte ces discours fondés sur le rejet de l’étranger et des différences.