les déboires du premier adjoint, monsieur Masson

Depuis le 28 février dernier, impossible pour les policiers municipaux de Cannes de monter au premier étage de l’hôtel de ville avec leur arme. Pourquoi ? La veille, un incident pour le moins incongru est survenu dans les bureaux du service des ressources humaines.
Ce jour-là, deux policiers débarquent. Un est particulièrement remonté. Le brigadier-chef Éric Masson veut qu’on lui paie trois jours qui ne figurent pas sur son bulletin de salaire.
Il explique qu’ils ont servi à assumer son rôle de gendarme réserviste. À la DRH, on lui rétorque qu’il n’y a aucun justificatif de son absence.

LES FAITS REPROCHÉS

Le ton monte. Le policier s’énerve contre les employées présentes. Une responsable arrive et refuse de se plier à la réclamation du fonctionnaire.
L’ambiance est électrique. À un moment, l’agent s’avance vers la responsable et, selon des témoins, il est suspecté d’avoir approché sa main de l’étui de son arme comme pour la saisir.
Face à ce geste, l’autre policier ceinture son collègue, qui donne alors un coup de pied dans une étagère.
Qui s’écroule dans un fracas et les cris des employées. Tout l’étage se précipite. Une version qu’Éric Masson, réfute en bloc. « Les bras m’en tombent. Il y a eu un petit incident. Je me suis expliqué. Il n’y avait rien d’agressif, ni de délictuel. Je n’ai d’ailleurs eu aucune sanction. Je n’aurai jamais mimé une manipulation d’arme, alors que je venais pour mes missions de gendarme et en pleine élection municipale », justifiait-il, hier, par téléphone.
Car Éric Masson n’est pas seulement policier municipal à Cannes. Depuis les dernières élections, il est le premier adjoint, délégué aux finances, de la nouvelle municipalité Front national de Cogolin, dans le Var.

DES ANTÉCÉDENTS

Après l’esclandre du 27 février, une des employées s’est rendue au commissariat de Cannes pour porter plainte. Celle-ci est en cours d’instruction.
Pour Éric Masson, « on cherche à me nuire. C’est peut-être de la jalousie. S’il y avait eu quelque chose, je ne serais pas en train de vous parler aujourd’hui ».
Le policier a pourtant déjà fait l’objet de rapports sur son comportement. En juin 2009, alors qu’il intervient avec une autre patrouille et qu’un de ses collègues lui fait une remarque, il lui est reproché d’avoir saisi son arme, d’être sorti de son véhicule et d’avoir dirigé le canon vers les autres policiers.
Une note de la direction de la police municipale viendra clore cette péripétie. L’agent qui « à récemment fait preuve d’une déviance comportementale » est transféré au service de jour « afin d’apaiser le climat délétère qui règne », dans celui de nuit.
Il fait également partie du groupe d’agents cités dans l’affaire de la douteuse douche à la chantilly sur une jeune policière en 2011. Une soi-disant « blague de potache » qui avait pourtant défrayé la chronique.

Images et Pdf complémentaires :
– 2014-04-19-Article-Masson.pdf
– 2014-05-03-Masson-desarme.pdf
– 2014-07-23-Revocation_Masson.pdf
– 2014-07-25-Courrier-au-Maire.pdf
– 2014-07-26-Revocation_Masson_Communique.pdf
– 2014-08-08-Lettre-au-Prefet.pdf

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