Rencontre débat autour du bilan des deux années de municipalité FN

LES PAROLES ET LES ACTES DES DEUX ANS DE MUNICIPALITÉ FN BILAN, PERSPECTIVES

Que s’est-il réellement passé au cours des deux années qui viennent de s’écouler?
Qui sont les véritables décideurs dont le maire s’est entouré alors que l’équipe municipale se délite avec des démissions successives?

Quels sont les choix faits par un maire de plus en plus solitaire en matière:
– d’urbanisme, avec une orientation vers la spéculation immobilière,
– de finances, avec une fuite en avant inquiétante des emprunts, des dépenses de personnel, d’animation et de communication, pendant que l’on diminue les budgets des écoles et des associations,
– d’investissements, avec une absence surprenante d’équipements nouveaux,
– de sécurité, avec un doublement des effectifs de la police municipale dont on a du mal à percevoir la présence et l’efficacité…?
Quelles sont les intentions réelles qui sous-tendent ces choix, avec de très nombreuses atteintes à la laïcité et aux règles républicaines?

Après ces deux premières années où les marches arrières ont été plus nombreuses que les réalisations, les projets annoncés sont inquiétants pour l’avenir: une révision générale du PLU guidée par le seul opportunisme foncier, le déménagement des stades à l’extérieur de la ville, le rachat de l’ancienne maison de retraite pour des projets immobiliers privés, le parking semi-enterré qui va défigurer le centre ville et dont la rentabilité n’est pas démontrée, un plan de circulation congestionnant inféodé aux projets immobiliers, une maison médicale que l’on veut faire rentrer sur un terrain où il n’y a pas la place en raison du passage du Rialet, le terrain du Yotel sur lequel on ne sait toujours pas ce que l’on va faire, sauf y construire 90.000m2 de surfaces de plancher en zone inondable, la plage publique livrée aux appétits du privé, la résiliation précipitée de la concession du port des Marines pour « faire rentrer le pognon » dont le maire a de plus en plus besoin pour boucler le budget et rembourser la
dette…

Toutes ces questions, tous ces projets vont fortement dégrader l’image de notre ville, compromettre son avenir.
Nous vous invitons à venir en débattre, car c’est par la rencontre et le dialogue que nous retrouverons ensemble la voie de l’intérêt général.

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UNE EUROPE ENGAGEE ENVERS LES REGIONS LES MOINS FAVORISEES PRESENTEE A LA DERNIERE RENCONTRE PUBLIQUE

A l’heure où l’Union Européenne (UE) traverse de fortes turbulences, liées aux crises économiques et migratoires, Jean-Claude Boidin a permis au nombreux public venu assister à sa récente conférence de découvrir une réalité mal connue de cette institution, celle de son action décisive dans le domaine de l’aide au développement. C’est ainsi que l’UE est de toutes les puissances mondiales le premier contributeur à l’aide au développement en y consacrant 13 à 14 milliards d’euros par an, ce qui représente entre 8 et 10 % de son budget global et 55% de l’aide publique au développement mondiale.

DES RAISONS ECONOMIQUES ET COMMERCIALES
Comme il l’a justement rappelé, cette ouverture vers le Sud est inscrite dans l’ADN de l’Europe dès sa création et elle est reprise dans les traités successifs qui la régissent. Le fondement principal de cette relation est économique, pour sécuriser les sources de matières premières et assurer les débouchés commerciaux de l’UE. Préférences commerciales, conventions d’ouverture aux exportations des pays en développement, accords d’association … sont les instruments qui lient aujourd’hui 79 pays partenaires d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) aux 28 membres de l’UE. Un système de préférences généralisées de réduction des droits de douanes est adopté dans les années 1970 en faveur de tous les Pays en Voie de Développement (PVD). Il est amélioré en 2001 aux profits des pays les plus pauvres avec l’initiative « Tout sauf les Armes ».
A partir de 2000, les règles du commerce mondial ne permettent plus d’accorder des préférences sélectives à certains PVD, ce qui a amené l’UE à conclure une série d’Accords de libre-échange avec les pays partenaires du monde entier avec trois principes clés : la préférence pour les accords régionaux, la prise en compte des différences de développement des PVD, la reconnaissance de son rôle dans le développement de l’économie mondiale.

UNE VOLONTE DE COOPERATION
A côté de la relation commerciale, l’UE s’est fixée un objectif plus structurel et ambitieux : celui d’accompagner les transformations économiques et sociales dans les pays partenaires, pour réduire les écarts de développement et lutter contre la pauvreté. Le Fonds Européen de développement (FED) qui est réservé aux pays ACP, est alimenté par des contributions des Etats Membres. Avec 30 milliards d’euros pour la dernière dotation, il reste le plus gros instrument de coopération externe de l’UE. Malgré tout, ni l’UE ni la majorité de ses états membres n’ont atteint les objectifs auxquels ils se sont engagés de consacrer 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement. Ils peinent à atteindre les 0,4 à 0,5%.
Composée essentiellement de dons, l’aide de l’UE est programmée sur des périodes longues de 7 ans et obéit au principe d’appropriation par le pays partenaire qui détermine ses propres priorités. Partout où cela est possible, la société civile est invitée à jouer un rôle actif dans le dialogue et la mise en œuvre des politiques et réformes engagées par ces pays.
L’Afrique et les pays du voisinage sont les principaux bénéficiaires de l’aide européenne qui se concentre sur les pays les plus pauvres. Ces aides sont principalement dirigées vers l’agriculture et la sécurité alimentaire, la santé, l’eau, l’assainissement, la coopération entre PVD, les transports, l’environnement, les ressources naturelles, le climat…
A partir de 2000, l’UE a travaillé dans le cadre général des 8 Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD 1), et des progrès importants ont été réalisés. Depuis 2015, elle dispose d’un cadre plus ambitieux encore, celui des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD 2) défini à l’horizon 2030.

L’UE, ACTEUR HUMANITAIRE
Différente de la coopération au développement, cette activité est déclenchée en cas de conflits ou de catastrophes naturelles pour répondre directement aux besoins des populations. Avec un budget global de 1 milliard d’euros, elle finance des secours urgents et traite principalement avec des Organisations Non Gouvernementales (ONG) et des organisations internationales reconnues. L’aide humanitaire ne peut pas vraiment agir sur les causes des conflits, mais une fois la phase d’urgence terminée, c’est à la coopération de prendre le relais pour la reconstruction/réinsertion/réintégration des communautés sinistrées ou déplacées. C’est aussi le rôle de la coopération de soutenir la prévention des crises partout où cela est possible.

LA DIMENSION POLITIQUE
Il s’agit ici pour l’Europe de promouvoir « ses valeurs » dans le monde et auprès de ses partenaires en développement. Dans les accords qu’elle conclut avec eux elle définit comme éléments essentiels les Droits de l’Homme, la Démocratie et l’Etat de Droit, et y associe des notions proches comme la bonne gouvernance, la transparence et la lutte contre la corruption.
Pour s’assurer que ces accords débouchent sur des résultats concrets, ils sont signés et ratifiés par les deux parties qui sont engagées. Un dialogue politique permet d’examiner les progrès et discuter les problèmes, une coopération financière et technique est mise en place dans le domaine de la gouvernance (appui aux élections, justice, prisons..), la Société Civile est mobilisée comme un acteur et un aiguillon à l’appui des réformes… L’exemple de l’organisation d’élections démocratiques au Congo montre que cela peut fonctionner. En cas de non-respect de ces accords, des procédures de consultation peuvent aboutir à des sanctions, comme cela a été le cas récemment au Burundi avec la suspension d’une aide globale de 430 millions d’euros sur 5 ans.

QUELS RESULTATS, QUELS DEFIS ?
Après 40 années de coopération structurée, des résultats positifs ont été obtenus en matière de coopération au développement. D’importants progrès ont été réalisés sur la plupart des Objectifs du Millénaire pour le Développement par la majorité des pays, sauf ceux en conflit. Disparition des grandes famines, progrès de l’éducation primaire, maitrise graduelle de la pandémie du SIDA, croissance rapide dans les grands pays émergents, augmentation des rendements rizicoles au Mali par exemple…
Dans le contexte d’un monde multipolaire, plus différencié et plus complexe, la problématique du développement traverse chaque société confrontée à des défis devenus mondiaux : multiplication et enracinement des conflits, accélération des migrations, défi démographique, rôle des puissances émergentes, défi climatique, accès aux ressources… Défis qui appellent des réponses globales. L’Europe a un rôle important à y jouer en tirant parti de sa cohésion et en tirant les ambitions vers le haut.

Secouée par la crise des réfugiés, affaiblie par les restrictions financières, divisée entre ses états sur les réponses à apporter, avec l’expression de tendances protectionnistes ou isolationnistes, sollicitée pour intervenir dans des domaines où ses compétences sont faibles (action militaire, lutte anti terroristes…) ou incomplètes (migration, asile, gestion des frontières), l’Europe et ses dirigeants feront-ils face à ces défis avec le même esprit ouvert et solidaire que l’UE a montré depuis ses débuts ? Pourront-ils maintenir un engagement fort envers les régions les moins favorisées ?
La réponse à ces questions n’est pas à Bruxelles, mais bien dans chaque pays et région de l’UE, car l’Europe est à l’image de ses Etats-membres et de ses citoyens. Sur l’immigration comme sur la coopération internationale, les choix que l’Europe fera demain refléteront nécessairement l’état de l’opinion, mais aussi la mobilisation de la société civile.

La présentation de Jean-Claude Boidin a été suivie d’un riche débat autour de très nombreuses questions sur les impacts environnementaux du développement, la prise en compte des us, coutumes et valeurs des différentes sociétés, la raréfaction de l’eau et la désertification, l’exploitation des richesses énergétiques ou minières par les grandes sociétés, l’indépendance réelle des PED face aux interventions extérieures, l’absence d’Europe sociale, les sanctions à l’égard des pays de l’UE qui ne respectent pas les droits de l’homme (exemple des réfugiés)…

Echos d’une rencontre interculturelle passionnante

Le nombreux public venu assister à la conférence-débat de Michel Sauquet (1) était en parfaite adéquation avec le thème de la soirée et représentatif de la diversité de la population de Cogolin et du golfe (2). Quels que soient leurs origines géographiques ou sociales, leurs convictions religieuses ou personnelles, leurs statuts professionnels… les participants se sont serrés pour pouvoir partager ce beau moment d’échanges qui a témoigné que des personnes d’origines culturelles différentes peuvent dialoguer et vivre ensemble sur un même territoire.
A travers un exposé très pédagogique nourri par ses nombreuses expériences, Michel Sauquet a clairement démontré que ce dialogue interculturel était non seulement un facteur d’harmonie de la vie sociale et professionnelle, mais aussi un moyen de produire une plus grande intelligence collective, comme en témoigne l’histoire des civilisations (Califat de Cordoue, Renaissance…).
Pourtant, et les crispations identitaires actuelles en témoignent, les chemins qui conduisent vers cette intelligence interculturelle, vers cette compréhension de l’autre dans sa différence, sont semés d’embûches. Elles ont pour noms l’ignorance et la méconnaissance qui génèrent malentendus, méfiances et peurs. Peur de l’autre différent, peur de perdre nos traditions, notre identité française… Michel Sauquet a utilement rappelé que cette identité française s’est construite et enrichie grâce aux apports d’artistes (Picasso, Aznavour…), de scientifiques (Curie, Charpak…), de sportifs (Zidane…), d’écrivains (Kundera..), de soldats et de travailleurs venus d’ailleurs. Et notre langue française que nous pratiquons aujourd’hui s’est dotée d’un très grand nombre de mots venus de l’étranger.
Dans un monde largement ouvert aux échanges, où les crises politiques, économiques et climatiques accélèrent les déplacements des populations, Michel Sauquet a décliné 7 conditions pour un mieux vivre ensemble : Passer de la peur au dialogue ; passer de la tolérance à la reconnaissance (prise en compte de l’altérité) ; respecter en fixant des limites à la provocation ; réhabiliter la notion de Fraternité ; faire confiance, notamment aux plus jeunes, en refusant le défaitisme ; ne pas perdre de vue l’esprit de la laïcité ; faire preuve de curiosité et d’humilité.
Complété par un grille d’analyse détaillée des représentations et des pratiques socio-culturelles, ses propos ont donné lieu à un débat passionnant avec l’assistance qui a apporté de nombreux témoignages réconfortants des associations locales et des personnes qui œuvrent au quotidien pour permettre le dialogue entre les personnes d’origines, de cultures et de religions différentes.

(1) Rencontre de Place Publique du 21 janvier 2016
(2) Ont notamment participé les responsables de la mosquée de Cogolin, le Curé de Cogolin, le Secours Catholique, l’association Familiale, Samia Arabi, et les représentants d’associations des autres communes du golfe.

VIF SUCCES DE LA CONFERENCE SUR L’URBANISME

C’est devant une salle bien remplie que Richard Trapitzine a présenté avec beaucoup de pédagogie les vertus d’une démarche concertée d’élaboration d’un Plan Local d’Urbanisme (Voir la présentation complète en pièce jointe).
La toute première de ces vertus est de permettre aux citoyens de s’impliquer dans l’évolution et le devenir de leurs lieux de vies. Il a décliné avec méthode les six grandes étapes d’une démarche de gouvernance territoriale soucieuse à la fois de la préservation des richesses environnementales, de leur mise en valeur, et du mieux-être pour l’homme et la société.
Le secret de la réussite de cette gouvernance démocratique réside dans l’anticipation par le dialogue, l’échange, la concertation et la participation citoyenne qui doivent éclairer en permanence la décision.

A la suite des riches échanges avec le public, chacun aura bien compris que ce n’était pas sur cette voie que s’était engagée l’actuelle municipalité de Cogolin : absence de cadre compétent à la direction du service, confiscation de tous les dossiers d’urbanisme par un banquier, monsieur Smadja, avec pour mission de faire du pognon, création d’une Société Publique Locale opaque avec la commune FN de Fréjus et placée sous la direction du même monsieur Smadja, révision et modifications simplifiées du PLU sans concertation préalable, mise en œuvre d’une ZAC littorale destinée à bétonner les derniers espaces disponibles…

En conclusion, le président de Place Publique, Francis JOSE-MARIA a lancé un appel aux cogolinois pour qu’ils s’intéressent de près à tous les dossiers d’urbanisme, qu’ils restent vigilants et s’expriment sur les projets d’aménagement qui vont peser lourdement sur l’évolution de leur cadre de vie.

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Après les régionales, nous devons nous rencontrer

Si les électeurs ont majoritairement dit non au FN, il n’empêche que ce dernier continue de progresser, de gagner les esprits. Les responsables et les partis politiques sont directement interpelés et nous verrons s’ils sont capables de faire bouger les lignes pour apporter des réponses aux attentes et à l’anxiété des Français, prioritairement celles des jeunes.

A Cogolin, le véritable danger est de voir le vote de protestation se transformer de manière insidieuse en un vote d’adhésion aux thèses néfastes de repli sur soi, de rejet de l’autre en raison de sa différence d’origine ou de religion. Se nourrissant de la violence barbare des djihadistes, le mimétisme de la rivalité, qui désigne son bouc émissaire à éliminer, est un archaïsme vieux comme le monde que le FN active dangereusement. Le meilleur moyen de le combattre est que toutes celles et tous ceux qui refusent ces idées obscures reprennent la parole, dialoguent, s’expriment sur les projets communaux, participent activement à la vie de la cité…

C’est bien là l’objet de l’espace ouvert créé par le collectif de citoyens Place Publique : permettre aux habitants de se rencontrer, de débattre librement de tous les sujets qui concernent leur vie quotidienne, d’échanger leurs points de vues dans le respect de leurs différences… Nous devons préparer localement une nouvelle manière de faire de la politique qui permette aux citoyens de s’exprimer et d’être entendus, de devenir les acteurs du projet de ville dans laquelle ils ont envie de vivre ensemble.

C’est pourquoi nous vous invitons vivement à participer à la rencontre qui se tiendra ce mardi 15 décembre à 18H00 à la Bastide Pisan sur le thème de l’urbanisme. Vous pourrez y dialoguer avec les deux spécialistes de ces questions, Philippe Langevin et Richard Trapitzine, ainsi qu’avec le public.

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CONFERENCE SUR L’URBANISME LE MARDI 15 DECEMBRE A 18 HEURES

Les choix de la commune en matière d’urbanisme sont déterminants des conditions du vivre ensemble entre ses habitants. Ceux qui sont faits aujourd’hui par la municipalité de Cogolin sont particulièrement inquiétants pour l’avenir :
– Non remplacement de la directrice du service urbanisme
– Mise de tous les projets d’urbanisme sous le contrôle d’un banquier, monsieur Smadja, « pour faire du pognon »
– Création d’un Société Publique Locale avec la ville FN de Fréjus pour se libérer de certaines règles des marchés publics dans la mise en œuvre des projets d’urbanisme. Direction de cette SPL confiée à monsieur Smadja
– Lancement de la révision général du Plan Local d’Urbanisme (PLU) avec un objectif d’augmentation de la population cogolinoise de 50% en 5 ans.
– Modification du PLU destinée à autoriser l’installation de camping et d’habitations légères de loisirs sur un terrain où elles sont interdites en raison du risque d’inondation.
– Création d’une Zone d’Aménagement Concertée (ZAC) Marine dans laquelle il est prévu de construire 90 000 m2 de surfaces de plancher sur un terrain de 130 000 m2 qui constitue le dernier espace naturel de respiration dans le quartier littoral de Cogolin.
– …
Il importe que les Cogolinois puissent s’exprimer sur tous ces projets qui vont dessiner l’évolution de leur cadre de vie. Pour en comprendre les outils et les enjeux, ils sont vivement conviés à participer à la conférence débat du mardi 15 décembre 2015 à 18 heures à la Bastide Pisan de Cogolin, au cours de laquelle ils pourront dialoguer avec Philippe Langevin et Richard Trapitzine, deux éminents spécialistes des questions d’urbanisme et d’aménagement du territoire.

LE PROJET CULTUREL DE VICHY Retour sur la conférence passionnante d’Alexandre Faure

Connaitre son histoire, c’est en tourner toutes les pages, des plus glorieuses aux plus dramatiques, sans n’en arracher aucune.

Cet objectif a été largement atteint lors de la récente conférence sur le projet culturel de Vichy. Le public, qui avait une nouvelle fois rempli la salle de la Bastide Pisan, a manifesté son grand intérêt en posant de très nombreuses questions et en participant à de riches échanges avec le conférencier du soir, Alexandre Faure.

Concepteur du Centre de l’Histoire de la Résistance et de la déportation de Lyon en 1986, il a rappelé qu’à cette époque la France de Vichy restait un sujet tabou. Les travaux pionniers sur le sujet ne venaient pas de chercheurs français, mais d’américains comme Robert Paxton (Seuil 1973). Le film Le Chagrin et la Pitié réalisé par Marcel Ophüls en 1969 fut censuré par l’ORTF et ne fut diffusé qu’en 1981.

Le grand mérite d’Alexandre Faure est d’avoir été l’un des premiers chercheurs français à faire un véritable travail d’historien sur une période volontairement laissée dans l’ombre. Il a étudié les événements et les documents de l’époque avec la précision d’un horloger et la rigueur d’un scientifique. Ainsi a-t-il réussi à mettre en lumière le véritable projet idéologique d’un pouvoir soucieux de faire oublier la défaite de 1940 en propageant le mythe d’un retour à « la terre qui elle ne ment pas ». Ce qui au départ pouvait apparaître comme une recherche scientifique a glissé progressivement vers l’élaboration d’une doctrine dont la finalité était l’installation d’une culture nouvelle bannissant l’étranger. Il s’agissait de forger les esprits, de les manipuler dans l’idée que seul le folklore pouvait « assainir » la France.

Une impressionnante machine de propagande s’est mise au service de cette idéologie, à travers de nombreux organismes de recherche et d’action. Parmi eux, le Musée National des Arts et des Traditions Populaires a été très actif dans les champs de la musique, de l’architecture rurale, de l’artisanat, de l’imagerie. Cette propagande folklorique s’est appuyée sur l’enseignement, l’encadrement de la jeunesse, la presse, la radio et le cinéma.

La zone sud est découpée en six régions. Des commissions de propagande placées sous la tutelle des préfets, des corporations, des mouvements de jeunesse, des félibres adhèrent aux idéaux de la «révolution nationale ». Ils deviennent les relais actifs de cette entreprise de remise en valeur de la province, du paysan, du folklore, de l’artisanat, des arts et traditions populaires… Avec l’objectif non avoué de tourner le dos à tout ce qui se réfère à l’ouvrier du Front Populaire.

Mais derrière les apparences d’un mouvement de «provincialisation», c’est un véritable processus de centralisation du pouvoir qui est mis en œuvre, cherchant à contrôler l’information, la culture, la jeunesse, les idées…

Bien sûr, Vichy était dans la continuité d’une politique culturelle plus ancienne et le folklore n’est pas né de Vichy. Mais Vichy lui a donné une vitalité, une réalité, une légitimité et une autorité jusqu’ici jamais égalée.

La grande force du propos d’Alexandre Faure a été de montrer que tout le discours de Vichy relevait d’un imaginaire politique, conçu et instrumentalisé pour asseoir un pouvoir. Ce qu’il appelle des « mythologies politiques ». En effet, qu’il s’agisse du folklore, des costumes, de l’architecture, tout le discours de Vichy a été artificiellement construit par des intellectuels autour du mythe d’une France rurale traditionnelle idéalisée.

Il s’agit d’un véritable projet culturel qui contenait en lui les idées de repli sur soi, de rejet de l’étranger et particulièrement du juif « nomade » assimilé à l’ennemi de la terre. Et c’est ainsi qu’une mythologie identitaire, qui a séduit de nombreux esprits, y compris scientifiques, a légitimé une idéologie raciste qui a fait basculer le régime de Vichy dans la participation active aux déportations et à l’entreprise d’extermination des juifs conduite par Hitler.

En conclusion de son exposé, Alexandre Faure a clairement montré que le projet culturel de Vichy, en s’adressant prioritairement à la jeunesse de l’époque, a continué à influencer la période d’après-guerre et continue à marquer les esprits encore aujourd’hui. Il suffit pour s’en convaincre d’observer les paroles et les actes du maire de Cogolin quand il déclare qu’il est le défenseur de « l’identité provençale chrétienne », quand il interdit des danses orientales ou organise une nouvelle fête agreste de la « Véraison ».

NOTA: Cette conférence s’est déroulée dans le cadre de l’exposition sur la « Propagande de Vichy » réunissant les affiches, journaux et documents d’époque aimablement prêtés par Walter Adella Pietra que nous remercions. Vous trouverez en pièce jointe le diaporama qui a accompagné cette exposition

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