Conférence de presse (suite) : Une dangereuse fuite en avant financière

Après avoir laissé passer la première année de mandat dont les choix budgétaires dépendaient de décisions de la municipalité précédente, Place Publique s’est très vite inquiété des dérives financières de l’équipe de Marc Etienne Lansade : Augmentation massive des dépenses de personnel, d’animation et de communication dans un contexte de diminution des dotations de l’Etat, recours immodéré à l’emprunt sans que de nouveaux équipements structurants ne voient le jour… L’effet ciseau n’a pas tardé à se faire sentir et l’épargne nette de la commune est passée en négatif, ce qui signifie que la marge dégagée du fonctionnement ne parvient plus à rembourser la totalité de la dette.

En 2016, pour retarder l’épreuve de vérité, le maire a utilisé un stratagème passé inaperçu. Il a annulé plus de 1,3 millions de crédits de fonctionnement et surtout 5,3 millions de crédit d’investissement, c’est-à-dire qu’il n’a pratiquement rien réalisé de ce qu’il avait prévu à son budget primitif.
Mais c’était reculer pour moins bien sauter, puisque la situation devient extrêmement préoccupante en 2017. Alors qu’il prévoit de nouvelles économies drastiques, faites notamment sur le dos des associations et des écoles, il annonce une baisse des impôts opportuniste à la veille des élections présidentielles et prétend, nouveau mensonge, qu’il n’aura pas recours à l’emprunt. Le seul problème c’est que pour financer toutes ces belles promesses, il inscrit dans son budget une recette de 7 millions d’euros tirées des ventes immobilières dont on sait qu’elles auront les plus grandes difficultés à se réaliser en 2017, voire les années suivantes.

Le terrain de Notre Dame des Anges, a vu l’autorisation de défrichement suspendue par le Tribunal Administratif. Et on voit mal comment l’Etat pourrait signer une nouvelle autorisation sur un terrain parcouru par d’anciennes galeries de mines et quelques familles de tortues d’Hermann.

Concernant l’ancienne maison de retraite Peirin, il est invraisemblable que le maire ait pu inscrire dans son budget une recette de la vente d’un bien qui ne lui appartient toujours pas.

Quant à la recette de 3 millions escomptée de la vente d’un premier morceau du terrain du Yotel, sa réalisation apparaît de plus en plus improbable en 2017 et les années suivantes compte tenu des difficultés évoquées précédemment.

Si ces recettes ne rentrent pas, c’est l’ensemble de l’édifice budgétaire qui risque de s’effondrer et avec lui les promesses de baisse des impôts et de non recours à l’emprunt. Ce sont les 7 millions d’acquisitions et de travaux prévus qui ne pourront pas être financés, dont la maison médicale, et que le maire risque de devoir abandonner comme en 2016.

Une épreuve de vérité dont on connaitra l’issue dans les prochains mois.

LE MAIRE DE COGOLIN EMPRUNTE 5 MILLIONS D’EUROS SANS SAVOIR A QUOI ILS SERVENT

Une fois n’est pas coutume, Place Publique fait la promotion du site officiel de la mairie de Cogolin en invitant tous ses lecteurs à visionner la dernière séance du conseil municipal sur le lien
http://www.cogolin.fr/la-mairie/actualites/video-conseil-municipal-du-21-decembre-2015/, plus particulièrement le premier quart d’heure qui a atteint des sommets de grotesque et d’incompétence. Outre l’image furtive du nouveau conseiller municipal dissident, Anthony Giraud, qui s’était « auto bâillonné » d’un ruban adhésif sur la bouche, on y découvre un maire et un adjoint en total désarroi, incapables l’un comme l’autre de préciser à quels investissements allait servir l’emprunt de 5 millions d’euros qu’ils ont décidé de réaliser à 10 jours de la clôture de l’exercice budgétaire.

L’emprunteur emprunté, le premier adjoint empêtré

Quand le leader de l’opposition a demandé au maire comment il allait dépenser 5 millions d’euros d’investissements en 10 jours, le maire a émis quelques bégaiements incompréhensibles au micro avant de se tourner vers son premier adjoint Eric Masson, espérant trouver auprès de lui la bouée de sauvetage qui l’empêcherait de couler. Mal lui en a pris, puisque celui-ci, pourtant en charge des finances, a répondu avec la même ignorance mais un peu plus d’aplomb :
« Ça a été fixé en 2015, mais c’est pour 2016 ».
Un silence réprobateur plana sur l’assistance, suivi d’un moment de « panique à bord » dans lequel Masson chercha secours auprès de la directrice générale des services. Elle lui glissa quelques mots, inaudibles par le public, obligeant M. Masson à énoncer, toujours avec le même aplomb, l’absolu contraire de ce qu’il venait d’affirmer quelques minutes plus tôt :
– Oui, ce sont des investissements 2015 que nous avons réalisés en 2015
– Lesquels ? a alors demandé M. Dallari ?
– Je vais vous en faire transmettre le détail par la direction générale des services, lui a répondu le maire avant d’ajouter
– Travaux de voiries, acquisitions immobilières (silence), « what else ? » (quoi d’autre ?) demanda-t-il à sa directrice générale des services en se tournant vers elle.
Devant le mutisme pesant de celle-ci et l’insistance de M. Dallari, il finira par faire cet incroyable aveu :
« Vous dire à quoi ont été affectés directement ces emprunts, je suis incapable de vous le dire, parce que ce sont les services qui les gèrent. C’est juste pour remplir les obligations budgétaires 2015 ».

Aussi mauvais acteur que gestionnaire

Il a beau essayer de prendre l’accent anglais d’un célèbre acteur dans une publicité pour une marque de café, Marc Etienne Lansade, n’arrive pas à décoller du personnage de bande dessiné du sapeur Camember qui rebouche les trous avec le produit des nouveaux trous qu’il creuse. Et son long discours sur la recette future du terrain du Yotel, dont il commence à admettre qu’elle est sujette à aléas, et sur les produits financiers liés à la fin de la délégation de service public du Port des Marines, qui ne rentreront pas dans les caisses de la commune avant la fin de son mandat en 2020, ne change rien à l’affaire.
Avec 2,5 millions d’euros en 2014, 5 millions en 2015 et 4 millions annoncés pour 2016, cela ne fera pas moins de 11,5 millions d’euros empruntés en trois ans, soit une moyenne de 3,8 millions d’euros par an. A titre de comparaison, il est utile de rappeler que la précédente municipalité empruntait en moyenne 1 million d’euros par an et qu’elle arrivait tout juste à rembourser les emprunts sans augmenter les impôts.
Comme Place Publique l’avait déjà dénoncé dans son dernier bulletin d’information, ce recours massif à l’emprunt constitue une fuite en avant financière dangereuse pour Cogolin qui pourrait rapidement rejoindre le club des villes surendettées, dont la championne incontestée est la commune de Levallois Perret.
Mais le plus inquiétant dans tout cela, c’est l’ignorance totale que le maire et son adjoint aux finances affichent publiquement quant à l’utilisation de ces sommes énormes pour la commune, qu’il va falloir commencer à rembourser dès maintenant sans la moindre recette supplémentaire.

Notes de Lecture :
– Le site de cogolin : http://www.cogolin.fr/la-mairie/actualites/video-conseil-municipal-du-21-decembre-2015/
– La vidéo Youtube : http://www.youtube.com/watch?v=ib9AFCqahCs

BUDGET 2015: FORTE HAUSSE DES DEPENSES DE PERSONNEL ET DES EMPRUNTS – Bulletin d’Information n2

La municipalité FN a eu beaucoup de chance d’hériter de la situation financière largement excédentaire léguée par la gestion Sénéquier. Elle a trouvé un excédent de plus de 3,6 millions d’euros fin 2013 qui a été réduit à 2,75 millions fin 2014. Une baisse qui devrait se poursuivre en 2015 puisque dans le premier budget primitif voté par la majorité FN, les recettes réelles de fonctionnement de 15.277.671 € ne parviennent pas à couvrir des dépenses réelles de 16.124.671 €.

Les charges de personnel augmentent de 1,3 millions d’euros en 2 ans

Après avoir connu une hausse de 266.000 € en 2014, les dépenses de personnel vont augmenter de 1 millions d’euros en 2015. On sait que cette hausse de 20 % est principalement liée au recrutement massif de policiers et va entrainer des millions de dépenses nouvelles (voir article sur la sécurité). Cela fait cher pour soigner un fantasme in sécuritaire et dans un contexte de rigueur imposé par la baisse des dotations de l’État.

Communication et spectacles contre solidarité et éducation

Rien n’est trop cher pour financer cette politique spectacle.
Les dépenses d’animation augmentent de 255.000 €, celles de conseil en fiscalité et urbanisme de 110.000 €, celles des catalogues et imprimés de 97.680 €, celles d’achats de vêtements (uniformes policiers) de 22.150 €, celles des fêtes et cérémonies de 20.700 €. Dans le même temps on diminue de manière drastique les subventions aux associations et au CCAS, on supprime les dotations en dictionnaires aux élèves rentrant en sixième, on augmente les tarifs des transports scolaires, on fait payer les activités extra scolaires… Le seul geste du maire en direction des écoles a été de créer une bourse au mérite pour les bacheliers ayant obtenu les « félicitations du jury », une mention honorifique qui n’existe plus.

Dix millions d’emprunts nouveaux en trois ans

Après avoir emprunté un million d’euros en 2014, il est prévu de lever un nouvel emprunt de 5 millions en 2015. Cela fait beaucoup pour financer 5,75 millions de travaux neufs dont on ne connait pas la nature ni les subventions éventuellement sollicitées en l’absence d’une présentation détaillée par programme. Et ce n’est pas fini, puisque le maire a annoncé son intention d’emprunter 4 millions supplémentaires en 2016. Quant à l’argent du Yotel et du Port des Marines qu’il met en avant pour garantir leur remboursement, il est loin d’être dans les caisses de la commune.
Cette fuite en avant financière est bien inquiétante quand on connait l’origine de messieurs Lansade et Smadja, la ville de Levallois Perret, qui est aujourd’hui la ville la plus fortement endettée de France, et de loin.

Images et Pdf complémentaires :
– interview-var-matin-06-10-2015-pdf.pdf