Conférence de presse (suite): LE GRAND MONOPOLY IMMOBILIER DU CENTRE VILLE

L’école Chabaud aujourd’hui

Nous nous trouvons à proximité de la Demeure Sellier, mais nous sommes aussi dans le quadrilatère de l’un des quartiers du Monopoly grandeur nature que le Maire et son conseiller en urbanisme veulent bouleverser de fond en comble. Dès leur arrivée aux affaires, ils ont clairement annoncé leur projet de créer un vaste programme immobilier s’étendant de l’ancienne maison de retraite, en cours de désaffectation, à la caserne des pompiers en projet de déménagement vers Grimaud et passant par la démolition de l’école Chabaud. Mais les imbroglios et difficultés se sont accumulés depuis.

ANCIENNE MAISON DE RETRAITE PEIRIN
En tout premier lieu, depuis sa vente conclue en mars 2014, l’ancienne Maison de retraite Peirin appartient toujours à l’Etablissement Public Foncier Régional (EPF) et cela malgré les nombreuses tentatives du duo Lansade-Smadja pour le récupérer afin de le livrer à l’appétit immobilier d’amis de Levallois Perret. Dès juin 2015, ils font délibérer le conseil pour racheter le bien à l’EPF et le revendre, sauf qu’il n’est pas encore désaffecté puisque ses pensionnaires l’occupent toujours.

En octobre 2015, ils font approuver une nouvelle modification simplifiée du PLU pour permettre la création de résidences pour seniors autonomes sur ces terrains, une nouvelle fois sans la moindre étude des besoins.

Lors du conseil Municipal de janvier 2016, M. Smadja conteste la légalité de la vente à l’EPF dans des termes mémorables, parlant de « cadavres déterrés » et de dossier relevant du « judiciaire pénal ». Il lâche à cette occasion que ce sont des notaires de Levallois Perret qui sont sur l’affaire. Le maire propose à nouveau de racheter le bien, mais à l’EHPAD cette fois, alors qu’il n’est toujours pas désaffecté puisque les pensionnaires l’occupent encore. Il essuie un nouvel échec.

Qu’à cela ne tienne, lors du conseil municipal du 15 décembre 2016, dont le maire a interdit l’accès aux cogolinois et où les regards ont été braqués sur la vente du terrain ex-Yotel (nous y reviendrons, bien sûr), la convention avec l’EPF est prolongée jusqu’ au 31 Décembre 2017 et la décision de rachat du bâtiment à l’EHPAD rapportée. Mais pour permettre à leurs amis de mettre un pied dans la place, l’ancien conseiller de M. Balkany et le maire décident de désaffecter et déclasser un terrain communal de 568 m2 et d’autoriser une SCI domiciliée toujours et encore à Levallois Perret d’y déposer un permis de construire 7 800 m2 de plancher qui concerne non seulement la parcelle concernée, mais aussi l’emprise de l’ancienne maison de retraite qui n’appartient toujours pas à la commune. Cherchez l’erreur !

Deuxième obstacle qui ralentit les visées immobilières du clan des Levaloisiens, la caserne des pompiers qui tarde à déménager de son emplacement actuel vers Grimaud.

ECOLE CHABAUD ET SUPERMARCHE LIDL
Et au milieu se trouve l’école Chabaud que vous avez sous vos yeux, un des marqueurs forts du patrimoine architectural et affectif de Cogolin que nos promoteurs immobiliers ont envisagé de démolir. C’est la plus ancienne école de la commune, chargée des souvenirs de plusieurs générations de Cogolinois. Quand les rumeurs d’un projet de démolition ont commencé à circuler, de nombreux anciens se sont émus au point que, tout récemment, Monsieur Lansade a été amené à écrire, dans la dernière revue , que le bâtiment ne serait pas détruit. Mais il ajoute « quelque soit la destination qui lui sera donnée ». Reculade tactique devant les critiques mais reculade fictive car son intention reste bien de déménager l’école et de donner un nouvel usage à la parcelle, pion important de son grand Monopoly.

Ce qui nous amène à parler du supermarché de la chaîne Lidl qui se trouve sur la Rue Carnot, un peu plus loin sur la voie de sortie vers Grimaud. C’est sur cet emplacement que Messieurs Lansade et Smadja veulent construire la nouvelle école pour remplacer l’actuelle. Et dans leur grand jeu de dominos immobiliers, ils veulent déménager le supermarché existant en plus grand de l’autre côté de la ville et de la route départementale.

Après les migrations du Crédit Agricole et d’autres commerces vers un pôle commercial déjà fortement équipé en grandes surfaces, ce nouveau déménagement va achever le processus de dévitalisation du centre-ville. Les habitants des quartiers riverains du Lidl actuel ne pourront plus s’y rendre à pied et vont être obligés de traverser en voiture un centre-ville déjà bien engorgé. Et pour ceux qui voudraient s’y rendre à pied malgré tout, la traversée de la route départementale risque d’être dangereuse.

Et puis commencer à bâtir de l’autre côté de la départementale, c’est aussi étendre le tissu urbain sur des zones agricoles alors que le maire prétend les défendre. C’est aussi installer des constructions sur des terrains soumis au risque d’inondation, à l’aide de remblais dont on peut douter de la pertinence.

Enfin, si l’enseigne commerciale avait un besoin légitime d’extension, n’y avait pas d’autres solutions à étudier ? Cela n’a en tout cas pas été fait.

La morale de cette histoire, s’il y en a une, c’est que la seule logique qui guide les décisions de Lansade et Smadja est l’aboutissement des projets immobiliers au profit de leurs amis de Levallois. Et pour cela, on n’hésite pas à vendre et spéculer sur un bien qui n’appartient pas à la commune, à démolir une école historique, à déplacer une surface commerciale, à procéder à des modifications simplifiées du PLU alors que la révision générale engagée piétine… Il avait même été question de construire un grand parking semi-enterré heureusement abandonné. Comme les autres projets on espère.

Pour terminer cette intervention , l’Association Place Publique tient à préciser qu’elle ne fait pas de l’opposition systématique contrairement à ce qu’affirme Monsieur Lansade. Elle sait que des évolutions sont nécessaires, que des bâtiments doivent être rénovés, que des logements doivent être créés pour répondre aux besoins de l’évolution de la population, que le patrimoine communal doit être valorisé économiquement dans le respect de l’environnement.

Ce que nous dénonçons, c’est la méthode opaque, personnelle et autoritaire utilisée par le maire pour décider des projets communaux, mettant les conseillers municipaux et les cogolinois au pied du mur. Ce que nous dénonçons, c’est l’attribution des baux et des ventes de terrains de gré à gré, sans mise en concurrence, parfois à des sociétés qui n’existent pas. Ce que nous dénonçons c’est l’absence totale d’études préalables sérieuses, tant financières que techniques, rendant les projets incertains. Ce que nous dénonçons, c’est l’improvisation et la précipitation des décisions qui mettent en péril les finances communales. Ce que nous dénonçons c’est l’absence de vision d’ensemble qui devrait être présentée à la population et soumise à son avis.

Après la demeure Sellier, et les projets immobiliers que nous venons d’évoquer, nous verrons dans les sujets à suivre que le projet de Maison Médicale et ceux du quartier de Cogolin Plage relèvent des mêmes méthodes tout aussi contestables et dangereuses.

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